Après avoir fait le point avec le texte « Les bénéfices des toits verts », voici maintenant les grandes lignes pour la bonne compréhension de la conception et de la construction d’un toit vert.
Extensif, intensif ou semi-intensif
D’abord, il existe deux principaux types de toits verts : extensif et intensif. D’un point de vue écologique, on les différencie par l’énergie et les ressources qu’on doit leur fournir afin d’obtenir l’écosystème souhaité. On dira donc d’un toit parfaitement extensif que les intrants d’eau et d’énergies naturelles créeront un écosystème stable dans le temps sans l’intervention humaine. Comme un terrain vague laissé à lui-même. Inversement, un toit intensif requiert les soins de l’homme pour l’amendement en eau et le désherbage.
Un toit de type extensif aura une épaisseur de substrat moins importante et pourra être adapté à des pentes pouvant aller jusqu’à 45 degrés. Par conséquent :
- Le poids sera moins important;
- La structure sera donc moins imposante;
- Le coût de cette dernière sera moindre;
- L’épaisseur du substrat limitera donc la possibilité de la diversité végétale;
- L’entretien sera plus léger.
Il s’intègre plus facilement à un projet de rénovation.
Un toit de type intensif aura donc une épaisseur de substrat plus important et se limite à des pentes de toit inférieures à 5 %. Il aura donc toutes les propriétés inverses du type extensif. Par contre, on parlera ici plutôt d’un toit jardin où l’implantation d’arbres sera possible, il simule un jardin au sol. Donc :
- Le poids sera plus important;
- La structure sera donc plus imposante;
- Le coût de cette dernière sera plus élevé;
- L’épaisseur du substrat permettra une plus grande diversité de végétaux et d’habitats;
- L’entretien sera équivalent à celui d’un jardin au sol.
Ce type de toiture permet une meilleure efficacité énergétique et une rétention des eaux pluviales supérieures. Il permettra aussi d’autres fonctions telles que loisir, espace vert et potager.
Enfin, il existe autant de possibilités que de projets, il serait donc possible de mettre davantage de variétés végétales dans une mince couche de substrat, tout comme il serait possible de mettre peu de variété végétale dans une bonne épaisseur de substrat. On parlera donc de ces possibilités en utilisant le terme semi-intensif. Nous comprendrons donc que chaque projet sera dicté par les avantages recherchés ainsi que par les moyens financiers disponibles.
Composantes
La seule véritable variante d’un toit vert est l’épaisseur du substrat. Voici donc les principales composantes de ces fameuses toitures vertes :
- La végétation adaptée au type et à l’épaisseur de substrat;
- Le substrat de croissance et d’ancrage pour les racines des végétaux;
- Un tissu filtrant pour retenir le substrat;
- Une couche pour le drainage afin de retenir l’eau de pluie et de permettre à l’excédent d’eau d’aller vers les drains;
- La couche permettant une certaine rétention d’eau;
- La membrane anti-racine afin d’empêcher les racines d’atteindre la structure architecturale;
- La membrane imperméable afin de protéger le bâtiment;
Même si le concept d’un toit vert est simple et que sa construction est relativement facile à réaliser, le principal facteur limitatif à l’implantation de toits verts est le poids. Le code du bâtiment requiert un calcul des charges pour l’accumulation de la neige sur les toits au Québec. Les toits verts exigent aussi un calcul pour éviter une surcharge. Il est donc nécessaire de profiter de l’expertise de professionnels afin de répondre aux différents défis techniques que requiert une telle construction.
Avantage LEED-Canada
Le système de certification LEED-Canada s’applique autant aux nouvelles constructions qu’aux rénovations majeures et les exigences et crédits sont accordés selon les six catégories suivantes :
1. Aménagement écologique des sites;
2. Gestion efficace de l’eau;
3. Énergie et atmosphère;
4. Matériaux et ressources;
5. Qualité de l’environnement intérieur;
6. Innovation et processus de design.
Il existe quatre niveaux de certification LEED soit : Certifié, Argent, Or et Platine et le pointage nécessaire pour l’obtention d’un de ces niveaux est entre 45 et 136 points. Il est dit que l’on peut aller chercher jusqu’à 11 crédits par la création d’un toit vert. Ce dernier pourrait donc être un bon incitatif sur un projet LEED.
Enfin, il est certain que l’implantation d’un toit vert n’est pas moins coûteuse qu’un toit traditionnel puisqu’il comporte davantage de composantes que ce dernier. Par contre son application entraîne divers avantages (voir article « Les bénéfices des toits verts ») en plus d’être une approche orientée sur la santé globale des vivants ainsi que celle de notre planète.
Liens:
http://ville.montreal.qc.ca/pls/portal/docs/PAGE/AFFAIRES_FR/MEDIA/DOCUMENTS/TOITSVEGETALISES_CAHIEREXPLICATIF_JANVIER2014.PDF