Ici au Québec, nous sommes particulièrement choyés en histoire de l’architecture. Les fortifications font partie, entre autres, des constructions les plus anciennes de notre pays.
On connaît tous les fortifications1 de Québec qui sont encore bien présentes dans la vieille ville et qui marquent une époque précise de notre histoire.
Saviez-vous que Montréal aussi avait à l’origine des fortifications?
Explorons un peu l’histoire de nos deux plus grandes villes du Québec et de leurs fortifications.
Fortifications de Québec
Québec, capitale de la province, est une ville historique entourée à l’origine de fortifications qui représentent aujourd’hui l’enceinte du Vieux-Québec.
Ces fortifications ont beaucoup évolué avec les siècles en termes de grosseur, de longueur et de matériaux. Elles ont été érigées entre 1608 et 1871 par deux régimes coloniaux : français et anglais. Leur aspect actuel représente environ 4,6 km de remparts ayant entre autres des portes symboliques et une citadelle à l’intérieur de son enceinte.
La ville de Québec est entourée de pierres qui ont été utilisées à travers les années pour construire les fortifications.
Types de pierres :
1- Pierre verdâtre, exploitée entre Sillery et Cap-Rouge
Cette pierre, plus dure et très difficile à tailler, n’a pas été utilisée beaucoup malgré sa proximité. On peut la voir dans une section des fortifications ainsi que dans les tours Martello.
2- Pierre du Cap ou pierre noire du Québec, exploitée au cap Diamant
Calcaire argileux noir qui constitue un matériau de construction de qualité médiocre, car il s’effrite. On peut en apercevoir près des portes entre autres.
3- Le granite du Bouclier Canadien, qui vient plus tard après l’apparition des réseaux de chemins de fer.
Ce lieu historique, symbole d’un riche passé militaire, évoquait à l’époque la principale place forte2 au Canada en termes de système défensif.
Québec est la seule ville au nord du Mexique qui a conservé ses fortifications et qui se classe aujourd’hui au niveau du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Fortifications de Montréal
Au XVIIIe siècle, Montréal constituait une ville fortifiée d’environ 3,5 km de remparts qui s’étendaient entre le quadrilatère des rues Saint-Hubert et Longueuil ainsi que Saint-Jacques et de la Commune. L’enceinte, de 6 m de hauteur, comprenait entre autres huit portes et trois types de remparts différents, dépendamment s’ils étaient aux abords de l’eau ou plutôt du côté terre. Ces remparts incluaient plusieurs bastions.
C’est en 1801 qu’un acte a été adopté pour le démantèlement des fortifications permettant ainsi à la ville de Montréal de s’agrandir. Malgré cette décision, ces fortifications ont eu un impact sur le tissu urbain du Vieux-Montréal.
Aujourd’hui, des fouilles archéologiques ont permis de retracer certains vestiges de ces fortifications dans la vieille ville. Ces découvertes, toujours en cours de réalisation, sont identifiées par un marquage au sol soulignant ainsi la présence de fortifications ou de lieux d’établissements de l’époque.
Quelques éléments constituant une fortification1 :
1- Les remparts
Datant du XVIe siècle, un rempart est un élément faisant partie d’une fortification qui entoure une ville ou une citadelle. Celui-ci n’est pas une muraille3, mais plutôt un mur de soutènement retenant une masse de terre et servant ainsi à protéger la ville contre les attaques comme les boulets de canon.
À Québec, les remparts sont très présents et constituent aujourd’hui un des emblèmes de la ville visités par des milliers de touristes.
2- Le bastion
Faisant partie des remparts, le bastion est une extension de murs ayant une forme pentagonale (angulaire) destiné à permettre une meilleure vue dans le but de défendre la cité. C’est à cet endroit que l’on retrouve la plus grosse artillerie.
Les bastions entourent entre autres la citadelle de Québec d’où il est facile de visualiser les formes particulières angulaires de ces bastions.
3- La citadelle
Elle désigne la place forte2 des fortifications. Elle est le centre et le cœur de la ville, entourée par des bastions et des fossés à l’intérieur de la ville fortifiée.
Le plan des fortifications de la ville de Québec démontre bien le cœur de la cité et le reste de la ville et la différence entre ces remparts.
4- Les portes
Elles servent à contrôler les accès à l’intérieur de la cité. Également, elles avaient pour fonction de protéger le cœur de la cité contre les attaques des ennemis. À l’origine, ces portes étaient souvent munies de ponts-levis qui aidaient à franchir les fossés entourant les fortifications.
Deux portes bien connues : la porte Saint-Louis et la porte Saint-Jean.
Ces structures, toujours présentes à Québec, ont une grande importance pour notre histoire; elles nous identifient en tant que société et elles sont témoins de notre histoire par leurs prestances et leurs caractéristiques uniques.
Que ce soit sous forme de vestiges ou faisant partie de notre paysage urbain, elles laissent l’empreinte d’un passé militaire important et d’un héritage patrimonial autant archéologique qu’international.
Définitions :
1- Fortification : Art militaire pour renforcer une position ou un lieu par des ouvrages de défense en prévision d’attaques.
2- Place forte : Place ou ensemble de fortifications visant à protéger l’intérieur de l’enceinte, mais aussi le territoire environnant. Elle se situe dans un endroit stratégique souvent aux abords d’un fleuve, telle que la citadelle de Québec.
3- Muraille : Mur épais, de grande hauteur, fait de pierre maçonnée et protégeant des châteaux forts et cités médiévales. Apparaît très tôt dans l’histoire de l’humanité.
Sources et références historiques :
Québec :
http://www.pc.gc.ca/fra/lhn-nhs/qc/fortifications/index.aspx
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fortifications_de_Qu%C3%A9bec
http://cgq-qgc.ca/sites/cgq-qgc.ca/files/pdf/excursion_fr.pdf
Montréal :
http://www.vieux.montreal.qc.ca/fortif/traces.htm
http://www.vieux.montreal.qc.ca/fortif/images/depl.pdf
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