Les designers utilisent les couleurs au quotidien dans leur travail. Elles font partie de leur environnement. Elles sont présentes en design graphique, en design d’intérieur, en design industriel, en publicité, en architecture, en mode, etc. Il est ainsi crucial pour un bon designer graphique de bien comprendre les différentes recettes de couleurs et leur application. Des couleurs utilisées pour un design Web ne seront pas composées des mêmes codes chromatiques que celles employées pour un document imprimé. Afin de s’assurer que leur rendu soit optimal et d’éviter toutes déceptions, il est alors important de bien comprendre leurs différentes compositions et usages.
Il y a deux systèmes principaux de couleurs : RGB et CMYK. Les designers doivent bien comprendre quel système utiliser selon le projet sur lequel ils travaillent sans quoi le résultat pourrait être très décevant.
RGB : Red, Green, Blue (rouge, vert, bleu)
Ce système de couleurs est principalement utilisé pour les écrans, pour un médium digital. Les trois couleurs sont associées dans différents schèmes afin de reproduire un spectre de couleurs très large. Ce système de couleurs est dit « additif », car les couleurs sont toutes additionnées par des numéros attribués à des degrés des trois couleurs primaires en question (rouge, vert et bleu). Chaque couleur est ainsi identifiée par trois chiffres référant à un degré de luminosité, une teinte et une saturation pour chacune (0 à 255). Les trois primaires en quantité égale (125,125,125) donnent un gris. Combinées au maximum, elles donnent la couleur blanche (255, 255, 255). Au minimum, on y trouve du noir (0, 0, 0).
Parce que le degré de saturation et de luminosité de la couleur peut être défini par le spectre chromatique du RGB, les couleurs auront souvent un rendu beaucoup plus lumineux et éclatant à l’écran que les recettes de couleurs utilisées en impression.
CMYK : Cyan, Magenta, Yellow, Key (cyan, magenta, jaune, valeur du noir)
Ce système de couleurs en quadrichromie s’applique essentiellement au secteur de l’imprimerie et permet de reproduire une vaste gamme de couleurs à partir de trois couleurs élémentaires, le bleu cyan, le rouge magenta et le jaune, ainsi que par une valeur du noir. On parle ici d’un système soustractif (et non additif comme le RGB). Dans ce procédé, on soustrait une valeur d’une couleur pour diminuer la quantité d’encre ou de toner qui est déposée sur le papier pour définir une teinte de couleur.
Ainsi pour composer différentes recettes de couleurs, on travaille à partir de pourcentage de saturation de ces quatre couleurs. On travaille donc les projets d’impression (offset) à partir de quatre plaques (cyan, magenta, jaune et noir) avec différents pourcentages. Les quatre plaques imprimées et superposées sur papier vont alors reproduire toutes les couleurs de l’ensemble de l’œuvre.
PMS : Pantone Matching System
Un autre système de couleurs très reconnu et utilisé principalement dans le secteur du design et de l’imprimerie est celui du PMS aussi connu sous l’appellation de spot color. L’avantage de travailler avec ce système est que chaque couleur définie dans une palette chromatique est identifiée par un numéro qui ne changera jamais. Ainsi, la couleur numéro 507 d’il y a 20 ans est toujours la même à l’heure actuelle. Les imprimeurs vont souvent demander des références en couleurs PMS afin de s’assurer de trouver une équivalence parfaite pour une couleur en CMYK. D’ailleurs, plusieurs palettes Pantone vont fournir des recettes équivalentes entre les deux systèmes. Mais souvent, aucune couleur en CMYK ne pourra reproduire la couleur PMS qui est plus lumineuse et souvent plus éclatante.
Chaque couleur PMS peut également être imprimée dans un passage de couleur distinct. Une couleur PMS qui est difficile à reproduire à partir de la recette CMYK est alors imprimée sur une plaque à part avec une encre spécifique attribuée au numéro du PMS.
Les palettes de couleurs Pantone permettent même aujourd’hui de travailler avec des encres métalliques et fluorescentes afin d’offrir encore plus de possibilités aux designers pour des rendus spectaculaires et repoussant les limites de la création.
Plusieurs autres facteurs sont à ne pas négliger dans le rendu des couleurs imprimées. En effet, elles peuvent varier considérablement selon la source de la lumière (ex. : la lumière du jour, l’éclairage intérieur dans une boutique ou la lumière de néons). Il est donc important de tester les couleurs dans ces différentes conditions avant d’investir dans la production et l’impression d’un projet.
Des couleurs inspirantes
Nous avons vu dans l’article Ultraviolet, la couleur 2018 comment certaines couleurs vont chaque année influencer l’industrie du design et définir des tendances. D’autre part, des couleurs iconiques comme le célèbre bleu de la bijouterie Tiffany sont développées en exclusivité pour des marques. Saviez-vous que le bleu Tiffany est composé d’une recette de couleur secrète? Je vous laisse sur cette vidéo qui relate la précieuse collaboration entre Tiffany et le Pantone Color Institute qui est à la base de cette couleur mythique tant admirée particulièrement par la gent féminine…