Afin de bien réussir un aménagement paysager, il faut déterminer où seront les murs, les divisions et les toits pour les aires de vie extérieures tout comme un architecte le ferait pour une maison. Ces structures seront parfois construites (cabanon, pergola, écran visuel, parasol), mais parfois vivantes.
Alors, comment bien choisir les végétaux afin de créer l’aménagement qui répond parfaitement à nos besoins? Tout d’abord, il faut en connaître un minimum sur les caractéristiques physiques des végétaux.
Plante herbacée ou ligneuse
Une plante herbacée possède une partie aérienne (hors sol) qui ne résiste pas à nos climats. Cette catégorie comprend les plantes annuelles, les vivaces ainsi que les graminées.
- Les annuelles n’étant pas rustiques, dans nos zones climatiques, elles devront être rachetées et replantées annuellement;
- Les vivaces, quant à elles, résistent à nos climats, mais leur partie aérienne se dessèche ou flétrit à l’automne pour pousser de plus belle au printemps;
- Les graminées, elles, sont rarement ligneuses (bambous), par contre certaines variétés sont dotées de tiges florales assez rigides et dont les panicules demeurent très décoratives pendant l’automne et l’hiver. Il faudra par contre rabattre ces tiges très tôt au printemps.
Une plante ligneuse, pour sa part, a la partie aérienne qui résiste à nos climats et qui deviendra du bois. Dans cette catégorie, on retrouve les arbres feuillus, les arbustes, les arbrisseaux et les conifères.
- Un arbre possède un tronc, ensuite des branches pouvant avoir différents types de ramifications. Il comprend 1/3 de tronc pour 2/3 de feuilles;
- Un arbuste est composé comme un arbre, mais mesure moins de sept mètres de hauteur. Sa ramification est trop basse pour permettre de circuler en dessous, alors évitez-les près des aires de circulation;
- Un arbrisseau n’a pas de tronc, mais des branches multiples sortant du sol. Il utilise plus d’espace au sol.
Feuillage caduc ou persistant
Les feuillages caducs tombent à différents moments de l’automne sauf quelques exceptions telles que le Quercus robur (chêne blanc) qui perd ses feuilles au printemps. Ce principe s’applique aux arbustes, aux arbres et à quelques conifères. Les feuillages persistants, quant à eux, subsistent sur les branches pendant toute l’année. Cette caractéristique s’applique à certains arbustes tels que les Buxus et la plupart des conifères. Un conifère est principalement composé d’une structure ligneuse à laquelle sont attachées épines, écailles ou aiguilles. Ces dernières tombent de façon graduelle tout comme vos cheveux, sauf quelques exceptions. Ils apportent structure et couleur durant toute l’année.
Format et ramification
Source: https://handivert.wordpress.com/a-propos/
Il existe une diversité de ports et de tailles pour les végétaux pouvant répondre à l’objectif visé :
- Cacher un poteau électrique;
- Apporter de l’intimité devant votre porte-patio;
- Vivre dans un cadre naturel plutôt qu’un bâti (clôture).
La majorité des gens ont peur d’utiliser des arbres de grande envergure et choisissent plus souvent des arbustes. Ils craignent que la maison soit cachée, que la chute des feuilles les incommode surtout lorsqu’il y a une piscine, qu’il y ait trop d’ombre, etc. En fait, de tels végétaux ont aussi des bienfaits. Ils vous apporteront de l’intimité, camoufleront ce poteau, apporteront un toit végétal réconfortant à l’abri des rayons solaires dommageables et n’utiliseront presque pas d’espace au sol vous permettant de circuler en dessous. Par contre, il faut savoir choisir le meilleur spécimen pour l’usage souhaité et le choisir selon sa taille à maturité.
Exemple de problème d’intimité
problématique intimité
format adéquat
format trop grand
Arbre près d’une allée de circulation
Toit végétal adéquat
Toit végétal trop bas – circulation en dessous impossible
Le Répertoire des arbres et arbustes ornementaux d’Hydro-Québec est un bon ouvrage de référence. Il est facile à comprendre et ses illustrations vous aideront à bien identifier les caractéristiques recherchées.
Ensoleillement et type de sol
Ces deux facteurs sont importants à considérer. Parfois, même si l’ensoleillement n’est pas optimal, le spécimen s’y adaptera, mais avec des altérations telles que l’élongation, un changement de couleur et des maladies fongiques. Au contraire, si votre plante préfère l’ombre ou la mi-ombre et se retrouve au gros soleil chaud de l’après-midi, elle aura un coup de soleil, séchera ou sera exigeante en eau. Le type de sol quant à lui est aussi un facteur important à respecter. Dans un sol trop lourd, il pourrait suffoquer et, dans un sol trop léger, manquer de nutriments pour son bon développement. Le test du « ver de terre » est une bonne piste pour connaître le type de sol. Avec une pelle, soulevez la terre. Prenez une poignée de ce sol, ajoutez un peu d’eau afin qu’il soit légèrement humide et roulez cette poignée en frottant vos mains ensemble. Vous obtiendrez ainsi un « ver de terre ». Une fois celui-ci bien formé, tapez un doigt sur le ver. Si votre doigt s’enfonce, c’est que le sol est lourd. Si votre ver se défait en gros morceaux, c’est que le sol est bien équilibré. Si le ver se défait en petits morceaux ou s’effrite complètement, votre sol est faible et pauvre.
Il est donc préférable de choisir son spécimen végétal en respectant ses besoins en ensoleillement et le type de sol qu’il nécessite. Il deviendra un bon allié plutôt qu’un souffre-douleur. Enfin, cette application des caractéristiques des végétaux est utile pour créer le squelette de l’aménagement des espaces extérieurs. Elle servira à apporter volume, souplesse aux éléments construits, texture, couleur au paysage et à composer des charpentes ou points d’intérêt permanents ou ponctuels. Il est donc important de bien réfléchir et de faire ses recherches avant de faire l’achat de végétaux. Vous éviterez ainsi de devoir recommencer dans quelques années et de débourser encore.
