Complémentaire à la typographie, la grille typographique est essentielle à une mise en page réussie. Plus précisément, elle consiste en une structure à deux dimensions composée d’axes verticaux et horizontaux. Ceux-ci forment les marges et les colonnes. Le graphiste y organise textes et images afin de créer un tout cohérent et compréhensif pour le lecteur. Peu importe la nature de l’imprimé, que ce soit un journal ou une affiche, la grille permet de bien gérer le contenu.
Sur l’image ci-contre, on retrouve une feuille 8 ½ par 11 pouces réduite sur laquelle on peut voir une grille à quatre colonnes. Les zones grises constituent les colonnes et en bleu, les gouttières (espaces variables entre les colonnes). Le cadre blanc, quant à lui, présente les marges de la feuille.
Dans une grille, le nombre de colonnes peut varier. Libre au graphiste d’en mettre trois ou six s’il le désire. D’ailleurs, une grille à deux colonnes offre moins de possibilités de mise en page qu’une en ayant quatre.
Aussi, les marges, tout comme les colonnes ou les gouttières, peuvent être de dimensions différentes. L’important, c’est de les respecter puisqu’elles agissent comme les limites d’une page. Toutefois, lors d’un projet plus éclaté, un graphiste pourrait tricher la grille et franchir ces guides.
MIEUX COMPRENDRE SES AVANTAGES
Prenez par exemple un journal. Vous savez comme moi que les nouvelles sont nombreuses et comportent toutes un degré d’importance différent. La grille typographique d’un quotidien est simple, mais pourtant très pratique pour organiser et maximiser le plus clairement possible le contenu. En effet, le nombre de colonnes par page est d’ailleurs une très bonne façon d’augmenter la quantité d’informations dans un journal.
De plus, la grille typographique apporte du dynamisme. Les pages se suivent mais ne se ressemblent pas, ou presque… En fait, elles ne sont pas nécessairement disposées de la même manière. Elles respectent pourtant toutes le même schéma. Seulement, certains éléments y sont placés différemment. Les items (titres, textes, images, etc.) peuvent varier en forme et changer de place alors que la pagination ne bougera pas d’un poil. Cela ne trouble pas le lecteur. Au contraire, dans bien des cas, cela contribue à la poursuite de sa lecture.
De plus, bien que la taille et la graisse d’une fonte soient inévitables à la compréhension d’un contenu écrit, la grille typographique a aussi son rôle à jouer. Elle favorise la hiérarchie de l’information. Le graphiste l’utilise pour montrer l’importance d’un article ou encore, pour attirer l’attention du lecteur. Par exemple, un titre se voulant choquant peut occuper énormément de place sur une page. Un autre sera beaucoup plus petit, car il est moins vendeur.
DE SIMPLE À COMPLEXE
Du journal au catalogue, du magazine à l’affiche, la grille peut prendre différentes allures. Pour le journal, on rencontre une structure assez rigide et plus conventionnelle. On cherche principalement à maximiser du contenu, le rendre clair et efficace.
La grille peut toutefois être un choix très esthétique pour certains mandats d’un graphiste. Un programme de théâtre par exemple, pourrait avoir une grille éclatée et ainsi mieux refléter la personnalité de l’institution ou de la production elle-même.
Au final, la grille typographique est un outil précieux pour toute publication professionnelle. Elle est le point de départ à une mise en page qui fait du sens. Son utilité est même transposée au design Web où elle occupe principalement les mêmes fonctions.
N’oublions pas, comme souligné ci-dessus, la grille typographique ne fait pas tout. Il faut considérer le choix des fontes, les couleurs à utiliser, etc. Pour une mise en page complète et réussie, on doit composer avec différents éléments pour former un tout cohérent et empreint de sens.