Letterpress, une technique d’imprimerie artisanale au service d’un art moderne

L’imprimerie a vu le jour il y a plus de 600 ans. Au milieu du XV^e siècle, Johannes Gutenberg invente les caractères mobiles d’imprimerie typographique en alliage de plomb, de fer et d’étain. À cette époque, les caractères sont assemblés sous forme de textes en négatif, ensuite installés sur une presse à bras et, après encrage, sont pressés contre le papier pour réaliser l’impression. Cette technique d’impression a été pratiquement l’une des seules jusqu’à la moitié du XX^e siècle. Elle a été ensuite remplacée par l’impression de type Offset et maintenant par de nouvelles technologies numériques et digitales.

Malgré une multitude de nouveautés en méthodes d’impression (impression métallique, embossage, débossage, impression 3D, et même impression 4 D), plusieurs ateliers d’imprimerie font un retour à cette technique d’impression artisanale avec caractères mobiles qu’on nomme l’impression letterpress (procédé d’impression typographique ou impression en relief). Les presses fabriquées par les compagnies Chandler and Price (1881-1964) et Heidelberg (presse à platine dont la fabrication a cessé en 1986) sont les plus populaires et nous pouvons encore aujourd’hui les trouver sur le marché des antiquaires.

Tout comme la méthode de Gutenberg, des lettres en relief sont assemblées sur une plaque qui sera ensuite encrée par le passage de rouleaux pour ensuite être pressée sur une feuille de papier dont l’épaisseur peut varier. Contrairement à l’impression offset, le letterpress offre une expérience visuelle et tactile sur des papiers de grande qualité. Une forte pression permet d’enfoncer la plaque (matrice) sur le papier afin d’obtenir une impression en creux.

Des papiers très épais donnent de meilleurs résultats (minimum 300 g). Des cartons souples à base de fibres de coton sont souvent utilisés. L’épaisseur du carton permet entre autres de colorer la tranche, donnant ainsi un résultat spectaculaire à la composition finale.

Nous ne sommes plus restreints aux caractères en plomb ou en bois inventés par Gutenberg. Les textes et les images sont maintenant reproduits sur des plaques en polymère explosant ainsi les limites de l’impression à la créativité des compositions et des design.

Les encres utilisées sont des encres très épaisses à base de caoutchouc ou de soya dont les couleurs sont celles de la palette Pantone.

 

Chaque passage (impression) de couleur exige une plaque unique, c’est pourquoi les tirages sont souvent  limités à deux ou à trois couleurs. Il est aussi possible d’effectuer un passage sans couleur qui viendra créer un effet de creux, de relief dans le carton, ce qui peut également donner des résultats très intéressants.

Considérant que l’impression letterpress est artisanale, qu’elle exige la manipulation d’un pressier et que ses matériaux sont de grande qualité, elle est considérée comme une méthode d’impression haut de gamme. Plusieurs ateliers se spécialisent ainsi dans la conception de faire-part de mariage, de cartes personnalisées et de tirages limités (oeuvres imprimées en séries limitées et numérotées par son créateur).

Le retour de la technique d’impression artisanale de type letterpress est également perçu aujourd’hui comme une célébration de cette méthode de travail où la main de l’homme ajoute qualité et grande précision aux réalisations. Le résultat : une expérience tactile et visuelle spectaculaire où les designs les plus contemporains et sophistiqués peuvent prendre forme.

Je vous invite à lire l’article L’importance de la typographie en design graphique qui traite d’un aspect très important dans la conception d’un design avec la méthode letterpress : la typographie !

Pour en savoir davantage sur les anciennes méthodes d’impression, visitez le Musée de l’imprimerie du Québec à Montréal.

Musée de l'imprimerie du Québec from Musée de l'imprimerie on Vimeo.

 

The Beauty of Letterpress from Beauty of Letterpress on Vimeo.